Les lieux sont féeriques mais désertés par les visiteurs l Les infrastructures existantes se dégradent et certaines espèces animales sont en voie d’extinction. Tout le monde est unanime à affirmer que les cimes de ces fabuleuses montagnes du Djurdjura sont parmi les plus beaux endroits de tout le continent africain.
Et, s’il y a précisément un site touristique à promouvoir, c’est incontestablement ce féerique massif qui ceinture toute la Grande Kabylie. Il faudrait rappeler que l’Unesco a reconnu ce parc en 1997 en l’incluant dans son programme sur l’Homme et la Biosphère. C’est ainsi qu’il fut inclus également dans le réseau mondial des réserves de la Biosphère. Cette distinction devrait faciliter toute éventuelle coopération et échanges internationaux, choses qui ne se sont pas produites pour l’heure. Il convient de signaler qu’un remarquable travail a été effectué depuis des années au niveau de ce majestueux parc. Quelques visiteurs arrivent régulièrement sur les lieux. C’est le cas de ce père de famille qui est venu d’Alger et qui a espéré que des moyens, par une nouvelle politique qui va réhabiliter le tourisme, soient déployés par les pouvoirs publics. Jadis, la réserve accueillait des dizaines de milliers de visiteurs parmi lesquels les amateurs de spéléologie, de l’alpinisme, du ski, du camping, des randonnées et de la photographie. La situation a changé. L’hôtel « El Arz » est quasiment abandonné. L’option de sa privatisation est récurrente dans les discussions, mais jusqu’à présent, rien n’a encore été fait dans cette perspective, nous renseignera un féru de cet endroit magique de Tala Guilef qui dira avec un brin d’ironie : « Même les macaques (singes magots) qui pullulaient autrefois dans les parages ont déserté les lieux ». En fait, ces primates vont tout droit vers une extinction certaine. Ils n’ont pas déserté les lieux, mais ils meurent les uns après les autres, et ce dans une incroyable indifférence. Car, leur survie dépend tout simplement de l’affluence touristique. Ces bêtes ont fini par s’accoutumer à la dépendance de la nutrition que leur offraient les touristes comme partout ailleurs où ils vivent : Yakouren, Chiffa… Cependant, en matière de faune et de flore, un titanesque travail de sauvegarde et de protection a été entamé depuis le début des années 1980 par les agents du Parc national du Djurdjura. C’était en 1983 que ce parc fut enregistré dans le cadre du droit algérien portant protection de 600 variétés végétales et plus de 100 espèces d’oiseaux, comme par exemple l’aigle royal, le vautour, le gypaète. Cette faune est également riche par sa diversité. Aussi, au chapitre tourisme, plusieurs types attendent d’être développés dans ce riche massif montagneux : du tourisme d’hiver, tourisme scientifique, etc. « Dommage qu’on ne trouve même pas où se restaurer dans tout ce territoire fantastique ! », regrette un autre père de famille venu de la wilaya de Boumerdès pour profiter des neiges de Tala Guilef. Les lieux attendent eux aussi que les pouvoirs publics et les investisseurs s’y mettent pour redorer le blason de cet endroit magnifique par l’implantation d’infrastructures touristiques telles que les hôtels, stations de ski, réseaux routiers. Les équipements datant des années fastes comme les remontées mécaniques qui servaient, jadis, aux skieurs pour remonter les pentes ne sont qu’un vestige en ruine.
EL WATAN Edition du 13 février 2008 > Kabylie info
Amarou Slimane