Bertrand Delanoë l’a annoncé hier
Une rue Matoub-Lounès à Paris
Une rue Matoub-Lounès sera inaugurée dans les prochaines semaines dans la capitale française, a indiqué, hier, le maire Bertrand Delanoë.
Cette initiative, qui est une immense consécration pour le combat et le sacrifice de Matoub Lounès, a été prise, selon le maire de Paris, pour marquer le dixième anniversaire de l’assassinat du Rebelle. “ J’ai souhaité que cette année, une attention particulière soit donnée à la commémoration des dix ans de la mort de Matoub Lounès. Des animations culturelles auront donc lieu autour de cet événement. J’ai décidé de donner le nom de Matoub Lounès à une rue de Paris. ”, a déclaré, hier, le maire de Paris dans une correspondance à la Coordination des Berbères de France. Cette action est un événement important dès lors que, bien qu’il existe huit édifices en France portant le nom de notre poète, c’est la première fois qu’une rue de Paris portera le nom d’une personnalité kabyle. L’événement sera sans aucun doute accueilli avec une grande liesse dans toute la Kabylie où la popularité et la réputation de Matoub Lounès sont demeurées intacte dix après sa disparition physique mais aussi chez la communauté berbère du monde entier notamment au Maroc où Matoub Lounès est un symbole incontesté. Une rue Matoub-Lounès à Paris devrait pousser nos dirigeants en Algérie, particulièrement ceux qui ont en charge la culture à réviser leur copie au sujet de l’héritage légué par le Rebelle car ce dernier était algérien avait tout, il est mort pour l’Algérie et non pas pour un autre pays. Ils devront comprendre que malgré toutes leurs tentatives d’effacer son nom du ciel de la Kabylie, entre autres, en actionnant les kabyles de service, chargés de discréditer la montagne qu’est toujours Matoub, ce dernier a inscrit définitivement son nom en lettres d’or dans l’Histoire de l’Algérie.
Même sur le plan artistique, il est maintenant prouvé que depuis sa disparition, la chanson kabyle est devenue orpheline. Il n’y a plus que ses chansons pour représenter l’unique et dernier espoir pour la population kabyle, tant elles dégagent sincérité et courage. Son talent phénoménal a marqué toutes les générations de Kabyles et la revendication berbère n’est plus qu’un souvenir depuis 1998. Au lieu de célébrer le Printemps berbère, comme le faisait Matoub chaque année, on a assisté à Tizi Ouzou et à Béjaïa cette année à “ Alger, capitale de la culture arabe ”, avec de grandes complicités locales que l’histoire retiendra, comme si nous étions dans les années 70.
Le maire de Paris a rappelé, dans sa missive, que depuis plus d’un siècle, les liens qui unissent Paris à la communauté berbère se sont intensifiés. Par ailleurs, le maire a affirmé qu’une maison des cultures berbères a bien entendu toute sa place à Paris, et, a ajouté Bertrand Delanoë, “ je vous assure de tout mon concours pour la réalisation de cet objectif. J’encourage donc aujourd’hui les différentes associations, clubs et cercles de réflexion berbères de la capitale à se rassembler autour de ce projet enthousiasmant, d’abord pour le préciser, et ensuite pour lui donner corps ”.
La dépêche de Kabylie
Aomar Mohellebi